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Obligation Légale de Débroussaillement (OLD)

Obligation Légale de Débroussaillement (OLD)

débroussailler, une obligation pour lutter contre les feux de forêt

Débroussailler son terrain et les abords de son habitation, c’est obligatoire. C’est investir pour votre sécurité face aux feux de forêt et de végétation. 

Les feux majeurs de 2022 nous rappellent l’importance du risque d’incendie de forêt et de végétation. Le changement climatique intensifie ce risque : la saison des feux s’allonge et le risque s’étend progressivement dans de nouvelles régions. Pour prévenir ce danger, le débroussaillement de votre terrain et des abords de votre habitation est la meilleure des protections pour vous, vos biens et la nature environnante. 

De quoi s'agit-il ?

Le débroussaillement (ou débroussaillage) consiste à limiter les risques de propagation d’incendie dans des zones exposées en matière d’incendie (en pratique, aux abords des forêts) et facilite l’intervention des sapeurs-pompiers. 

L’opération consiste à réduire les matières végétales de toute nature (herbe, branchage, feuilles…) pouvant prendre feu et de propager un incendie aux habitations. 

Il peut s’agir par exemple d’élaguer les arbres ou arbustes ou d’éliminer des résidus de coupe (branchage, herbe…)

Pourquoi débroussailler ?

Si la forêt est très présente dans le département des Bouches-du-Rhône, elle est également très vulnérable aux incendies. Ce niveau de risque élevé est lié à plusieurs facteurs défavorables : 

  • En été, le climat est très sec et présente un nombre élevé de jours de vent fort (mistral) qui accélère les phénomènes de dessèchement de la végétation et favorise la propagation rapide des feux ; 
  • La forêt est présente essentiellement sur des collines calcaires, aux sols peu fertiles et qui retiennent peu d’eau. Les formations forestières sont adaptées à ces conditions et à la sécheresse estivale, mais elles sont également très inflammable ;
  • Avec le phénomène de changement climatique, les périodes de sécheresse et canicule sont plus fréquentes et s’intensifient ; 
  • La population importante, avec de nombreuses infrastructures ou habitations au contact des forêts qui augmentent le risque d’éclosion des incendies et multiplie les enjeux à défendre. 

Dans ce contexte, le débroussaillement fait parte intégrante de la défense des forêts contre l’incendie. Il s’agit donc d’une obligation légale sur notre territoire, classé à risque : l’obligation légale de débroussaillement (OLD). 

Qui est responsable du débroussaillement ?

C’est au propriétaire du terrain soumis à l’OLD (construction, chantier, parcelle classée en zone U, etc.) que revient la charge de débroussaillement. Il contribue à la protection de son bien qui pourra être défendu efficacement par les services d’incendies et de secours en leur facilitant également l’accès. Il limite le risque qu’un feu qui surviendrait sur la propriété se propage à la forêt environnante. 

En zone d’habitat relativement dense, il est fréquent que les zones à débroussailler se superposent. Le code forestier a défini des règles d’affectation de la responsabilité du débroussaillement : 

  • Le propriétaire du fonds a lui-même une obligation sur cette surface : il est responsable du débroussaillement ; 
  • Le propriétaire n’a pas d’obligation (exemple : parcelle en zone naturelle non bâtie sans enjeu soumis à OLD) : le responsable du débroussaillement est la personne la plus proche de la zone à débroussailler. 

Ainsi, selon la configuration de votre terrain, vous pouvez être amenés à débroussailler sur une parcelle voisine même si vous n’en êtes pas propriétaire.

Il est donc nécessaire de faire un premier travail d’analyse à partir du plan cadastral disponible gratuitement sur le site cadastre.gouv.fr

Si un terrain voisin se trouve dans votre périmètre de débroussaillage, vous devez demander au propriétaire par lettre recommandée avec accusé de réception le droit de pénétrer sur son terrain. S’il vous refuse l’accès à sa propriété, les opérations de débroussaillage sont à sa charge. Il vous faut en informer la mairie. 

Modèle de lettre RAR pour intervention chez un voisin : 

Télécharger 170912_Modele_OLDchezVoisin PDF – 0,07 Mb – 27/02/2023 

Traiter les végétaux autour de votre habitation, c’est lors d’un sinistre casser la puissance du feu (feu subi) ou éviter qu’un départ de feu dans votre propriété ne prenne trop vite de l’ampleur (feu induit). 

Traiter les arbres et tous les autres végétaux est une priorité car ils sont tous le vecteur et l’aliment essentiel du feu.

Le débroussaillement, l’élagage et la coupe de certains arbres permettent de réduire la masse végétale combustible aux abords de votre maison et de rompre les continuités verticales et horizontales dans la végétation, qui permettent au feu de s’étendre. 

Pour diminuer l’intensité du feu et limiter sa propagation ! 

Si la propriété est conforme à la réglementation, les végétaux conservés seront dans la majorité des cas épargnés par le feu. 

La continuité entre les strates des herbes, des arbustes et des arbres est en effet responsable de la propagation des incendies. Par ailleurs, les herbes et les arbustes en stress hydrique sont très inflammable. 

Votre propriété en forêt est un point sensible, elle peut : 

  • Subir un incendie déclaré à plusieurs kilomètres de chez vous ; 
  • Communiquer l’incendie en favorisant son extension à d’autres secteurs habités ou non ; 
  • Être à l’origine d’un départ de feu, lié à vos activités de loisirs ou familiales. 

Dès que votre propriété est à proximité d’une zone boisée, votre habitation peut être touchée par le feu. 

L’ensemble des actions préconisées permet : 

  • De réduire l’intensité de l’incendie aux abords des habitations, 
  • d’empêcher que l’incendie ne touche les bâtiments, 
  • de rendre les habitations moins sensibles au feu, 
  • de contrarier, limiter, réduire, voire stopper l’avancée du feu et son impact 
  • de vous protéger en l’absence de secours ou avant leur arrivée, 
  • d’offrir aux sapeurs-pompiers des conditions optimales de sécurité dans leurs interventions et leurs manoeuvres défensives, 
  • de faciliter les opérations de lutte sur le front de l’incendie en forêt. 

Sur un terrain parfaitement débroussaillé, le feupasse sans grand dommage et l’intervention des sapeurs-pompiers peut être alors concentrée sur d’autres secteurs stratégiques pour la lutte active contre l’incendie. 

  • Supprimer tous les arbres et les branches à moins de 3 mètres de l’aplomb des murs de façade des maisons, c’est mettre votre habitation à bonne distance de la végétation. Les haies doivent subir le même traitement. 

  • Éliminer les arbres morts ou dépérissants. Un peuplement trop dense avec des arbres trop proches les uns des autres est souvent synonyme de mortalité importante et d’un état sanitaire médiocre.

  • Élaguer les arbres. Supprimer toutes les branches basses (souvent mortes) situées à moins de 3 mètres du sol (2 mètres dans certains départements).

  • Laisser au moins 3 mètres entre chaque houppier des arbres dans la zone des 50 mètres, c’est limiter les dangers d’un feu de cime très puissant et toujours très destructeur (2 mètres dans certains départements). 

  • Supprimer tous les arbustes sous les arbres à conserver est vivement conseillé. D’une manière générale, arbres et arbustes ne doivent pas occuper plus d’un tiers de la surface à débroussailler. 

  • Ôter la litière sèche (surtout dans les pinèdes) dans un rayon de 10m autour de la maison. 

  • Supprimer les plantes décoratives très inflammables qui courent sur les façades ou les talus proches de la maison. Vous devez être particulièrement vigilant sur les végétaux placés près des ouvertures ou des éléments de charpente apparente. 

Dans quels secteurs ? 

L’obligation de débroussaillement s’applique dans les départements exposés aux risques d’incendie de forêt. Cette réglementation concerne les secteurs de bois, forêts, landes, maquis, garrigue, plantations et reboisements et la bande des 200 mètres autour des zones exposées. 

Définition du code forestier :

On entend par débroussaillement les opérations de réduction des combustibles végétaux de toute nature dans le but de diminuer l’intensité et de limiter la propagation des incendies.
Ces opérations assurent une rupture suffisante de la continuité du couvert végétal.
Elles peuvent comprendre l’élagage des sujets maintenus et l’élimination des rémanents de coupes.
Le représentant de l’État dans le département arrête les modalités de mise en oeuvre du débroussaillement selon la nature des risques.

[Ordonnance n°2012-92 du
26 janvier 2012 art. (V)
Article L131-10]

Quels types de construction ou de terrain sont concernés ?

  • Tous les abords des constructions, chantiers, travaux ou installations situés dans ou à proximité des forêts (moins de 200 mètres) ; 
  • Les terrains (totalité des emprises) situés en zone urbaine délimitée par un POS ou PLU approuvé ; 
  • Les ZAC, les secteurs de lotissement ou d’associations foncières urbaines ; 
  • Les campings et caravanings ; 
  • Les terrains situés dans les zones soumises aux prescriptions d’un Plan de Prévention des Risques Naturels. 

Qui doit réaliser ces travaux ? 

Ces travaux sont à la charge du propriétaire des biens concernés (au locataire si le bail le prévoit expressément). Le maire en assure le contrôle. 

À quelle fréquence ?

Le maintien de l’état des parties débroussaillées est lui aussi obligatoire. Pour cela, des travaux d’entretien sont nécessaires tous les deux ans en fonction de la vitalité de repousse de la végétation. 

Attention ! 

Différentes modalités s’appliquent selon les départements. Consultez la section dédiée ou le site internet de votre préfecture pour connaître les arrêtés de votre département. 

Sur quelles distances ?

Sur une profondeur minimum de 50 mètres autour des constructions et sur 10 mètres de part et d’autre des voies privées y donnant accès. Sur les communes appliquant un PPRIF la distance peut être portée à 100m. Pour les accès, certains arrêtés préfectoraux stipulent un élagage à 4m pour le passage des véhicules d’intervention. 

Cas particulier des zones mitoyennes

Si la zone à débroussailler se trouve en partie sur la propriété d’un ou plusieurs voisins, le propriétaire de la construction doit prendre en charge la totalité des travaux. 

  • Si les secteurs à débroussailler se recoupent sur deux propriétés (A et B), le propriétaire A débroussaille chez lui. B prend en charge sa partie. A et B partagent les travaux sur la zone commune. 

Champs d’application 

En zone urbaine : 

Dans ce cas, la totalité de la parcelle doit être débroussaillée, qu’elle soit bâtie ou non.

Hors zone urbaine : 

Le débroussaillement doit être réalisé sur une profondeur de 50m à partir des bâtiments, même si cette distance dépasse les limites de votre propriété. 

Cas particuliers : pour les bâtis et les propriétés situés à la fois en zone urbaine et à l’extérieur, les deux champs d’application se cumulent. 

Les sanctions 

Le maire de votre commune assure le contrôle du débroussaillement. Après constat de non-exécution, il adresse au propriétaire une injonction pour réaliser les travaux dans un délai fixé. Passé ce délais, il dresse un procès-verbal de 135 euros et met en demeure le propriétaire de réaliser les travaux. 

Si cette dernière reste sans effet, le maire peut faire réaliser les travaux d’office aux frais du propriétaire. 

Les agents assermentés de l’État, et depuis peu la police municipale, peuvent également verbaliser les propriétaires lors de leurs constats de non-débroussaillement. Ils peuvent imposer une astreinte de 30 euros par jour et par hectare. 

Si le fait que vous n’ayez pas débroussaillé a permis la propagation d’un incendie qui a détruit le bien d’autrui, vous pouvez être condamné à une peine allant jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 15.000€ d’amende. S’il s’agit de votre logement, votre assureur peut appliquer une franchise supplémentaire de 5.000€. 

Mise en cause 

En cas d’incendie, la responsabilité d’un propriétaire peut être engagée s’il n’a pas respecté ses obligations de débroussaillement. 

  • 1) Visibilité

Les secours hésiteront à s’engager dans une propriété (ou un secteur embroussaillé) sous la menace d’un incendie. Leurs actions seront très délicates s’il n’existe pas de zones dégagées et si les parties de l’habitation s’avèrent peu accessibles et sans possibilité de faire le tour des bâtiments en sécurité.

  • 2) Débroussaillement

Les voies d’accès à votre habitation doivent être impérativement débroussaillées, (disposition obligatoire au regard du code forestier). La profondeur du traitement de 10m de part et d’autre de la voie peut varier d’un département à l’autre. Certains arrêtés imposent également d’élaguer des branches (jusqu’à 4m) en surplomb de la bande de roulement. Consultez les sites internet des préfectures. 

  • 3) Sécurité des intervenants

C’est par votre portail et le chemin d’accès que les sapeurs-pompiers peuvent parvenir à votre domicile en toute sécurité. C’est aussi en fonction des dégagements qu’ils pourront mener des actions de lutte pour défendre votre secteur et les habitations. 

  • 4) Gabarit des voies

L’action des secours ne doit pas être gênée par des accès trop étroits qui empêchent le croisement des véhicules d’intervention. Des aires de retournement leur permettent de faire demi-tour si besoin. Votre portail doit être au bon gabarit : 4m entre les deux piliers sans travers en partie haute. 

Très développées dans les jardins du sud de la France, les haies sont des « accélérateurs » de feu d’une propriété à l’autre. Les plus combustibles sont celles composées de conifères type « cyprès ». Les arbres vieillissants présentent de nombreuses parties mortes et des concentrés de résines qui augmentent leur pouvoir de combustion. Dans les lotissements ou les résidences situés à proximité des massifs, c’est par les haies que l’incendie pénètre en profondeur. 

Réduire le volume et les linéaires des haies s’impose pour limiter ces dangereux vecteurs de feu. 

Les haies libres (mélange d’espèces plus au moins combustibles) et les haies mono-spécifiques n’ont pas la même dangerosité. Les haies ne doivent pas présenter un trop grand volume. Largeur, hauteur et distance peuvent être réglementées dans certains départements. En général, la haie doit être plantée à une distance d’au moins 3m de la maison et moins de 10m de long (si elle n’est pas séparative (non-mitoyenne), et d’au moins 3m de la maison et moins de 2mm de haut et de large si elle est séparative (mitoyenne)). 

Elles ne doivent en aucun cas être en contact direct avec l’habitation car elles se comportement comme des « cordons combustibles ». 

Conseil : Lors de la plantation, anticipez la croissance de votre haie pour ne pas devoir en réduire la continuité végétale à court terme. 

Les clôtures : canisses, brandes, osiers secs en mélange avec des végétaux (ou de débris végétaux comme les aiguilles de pin) aggravent le risque de propagation de l’incendie. 

Sur le paysage 

L’impact visuel d’un débroussaillement correctement effectué valorise une propriété. Après un débroussaillement, l’aspect de votre terrain sera modifié. Profitez des travaux de débroussaillement pour créer de nouveaux paysages en dégageant certaines perpectives, en mettant en valeur des bosquets particulièrement esthétiques, en éclairant telle ou telle partie du sous-bois. 

Sur les animaux sauvages 

Les répercussions d’un débroussaillement sur la faune sauvage, y compris sur le gibier, sont loin d’être négatives, car il améliore les ressources alimentaires. Le débroussaillement, limité à des secteurs stratégiques, né génère pas de traumatisme écologique. Bien au contraire, il crée une surface restreinte un milieu différent de la forêt, propice à la diversité des êtres vivants. 

Sur la végétation 

Si le débroussaillement supprime certains végétaux, il en favorise d’autres. Ainsi, la variété des espèces végétales devient plus importante. Le débroussaillement favorise les plantes qui affectionnent la pleine lumière. 

Comment savoir si je suis concerné par l’obligation légal de débroussaillement ? (OLD)

Le périmètre de l’OLD porte sur les massifs forestiers et une zone tampon de 200 mètres. 

À qui s’applique l’obligation ? 

Au propriétaire du terrain (au locataire si le bail le prévoit expressément). 

Cette obligation s’applique-t-elle seulement aux maisons ?

Non, tous les types de constructions (dépendances, piscines, mais également les chantiers de construction…), sur l’ensemble des réseaux (routiers et autoroutier, voies ferrées, lignes électriques…).

Mon emprise de débroussaillement (50 mètres*) déborde chez le voisin, que faire ?

Je dois contacter mon voisin (par courrier avec A/R) pour obtenir l’autorisation de travailler chez lui. S’il refuse ou ne répond pas dans un délai d’un mois, l’obligation de débroussaillement et la responsabilité lui incombent.

Cas particulier : que faire en cas de superposition de mes obligations avec une voirie communale ?

La partie commune est à la charge du gestionnaire du réseau – dans ce cas la commune – mais cette règle est valable aussi pour les réseaux RTE, ERDF, SNCF…

Si je ne respecte pas l’OLD, quelles sont les sanctions ? 

Vous vous exposez à des procédures administratives et pénales avec une première amende de 135€ pouvant déboucher sur des astreintes de 30€ par m2 et par jour de non débroussaillement. Mais plus délicat encore, vous vous exposez à un risque grave d’incendie et vous mettez vos proches et vos voisins en danger. 

Des aides existent-elles pour le débroussaillement ?

Non. Il n’y a pas de subvention possible, car le débroussaillement est une obligation légale. 

* Rappel :
En zone N : 50 mètres autour des constructions et 10 mètres de part et d’autre de la voie d’accès. 
En zone U :  la totalité de la parcelle qu’elle soit constructible ou pas. 

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